Il y a parti à prendre, partout, sur tout. Il y a avis à donner, opinion à dire, tripes à mettre sur la table. Exprimer sa liberté.
Pour Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013 dès ce samedi, un vieux texte retrouvé / Un souvenir de canicule pour se réchauffer / Un exercice d'imagination symboliste : j'ai toujours aimé ce style pompier qui allume le feu...
Balsamique bal antique sous les pampres à Phocée,
Collines, éminences, promontoires cisaillant
La turquoise amoureuse qu’ils pénètrent à loisir
Ressassant ce ressac, délicieux assaillants,
Fabriquant mousse drue, écume d’élixir.
La ville sent la pisse, la figue resucée.
Les Catalans sommeillent sous la corniche inquiète,
Le pêcheur aux pieds nus s’arc-boute dans l’ouate,
Le remous du ferry vient mourir et s’irise :
La canicule a mis Marseille dans sa boîte.
Canaille, tu étais peu vêtue, ta chemise
Dissoute dans l’azur, arrogante, indiscrète.
Dans le vallon des Auffes un vieillard s’est éteint.
Sa flamme a vacillé au vent que tu as fait,
Brise fraîche glaçant ses sens jusqu’aux tréfonds,
Ta jeunesse l’a tué. Tu ris de ton forfait.
J’aime ta sueur qui perle, nageuse des grands fonds,
Sirène des calanques, et l’ocre de ton teint.