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Il y a parti à prendre, partout, sur tout. Il y a avis à donner, opinion à dire, tripes à mettre sur la table. Exprimer sa liberté.

CE 20 FEVRIER 2009, JE SUIS POUR…


«  C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. » Je suis pour Henri Calet, l’immense modeste écrivain, petit comptable à " L'Electro-Câble" qui s’empare un jour de la caisse et s’enfuit à Montevideo, banni, contumax, chroniqueur d’un destin qui tient Bardamu soi-même en respect et à distance, chroniqueur de la vie des autres, explorateur de la Suisse (il y rêve), de l’Italie (à la paresseuse), des toutes petites vanités, du XIVème arrondissement, le sourire perdu au bord des yeux, la gorge toujours serrée.  Lisez tous ses livres. Si vous voyez, dans une brocante, une édition originale de « La Belle Lurette » achetez-la moi. (NRF 1935) Et goûtez-en : http://www.dicocitations.com/auteur/809/Henri_Calet.php

 

Je suis pour l’incroyable livre de Dominique Fernandez sur son père, « Ramon », pudique, impudique, un livre jamais fait sur un père, un père jamais eu par personne d’autre que Fernandez, et tant mieux, car aucun fils ne l’aurait raconté comme ça. Un livre jamais fait sur un destin haché menu, qui nous apprend tout sur la littérature de l’entre-deux-guerres, sur les déchirements des tentations totalitaires et la faiblesse des esprits les plus forts, sur Proust, sur Molière, sur Bergson et sur les Décades de Pontigny. Magnifique ! (Grasset) http://www.europe1.fr/Decouverte/Talents-et-personnalite/Litterature/Ramon-de-Dominique-Fernandez/%28gid%29/194094

 

Je suis pour relire Céline en se disant que ce salopard nous a bien eus. Je relis pour la nième fois Mort à Crédit, et je n’arrive plus à prendre cette histoire au sérieux. Je ne vois que succession de blagues, trucs, ficelles. Derrière l’épopée, je vois l’enflure, derrière les trois points, je vois du vide. Le malheur tue le malheur. C’est amusant comme sensation.  Ecoutez-ça. Marrez-vous, ou pleurez. http://dailymotion.virgilio.it/video/x43hgu_reglement-louis-ferdinand-celine_music

 

C’était pas trop long, Monsieur Pipo ? C’était pas trop border-line, Madame Agapanthe ? C’était assez renseigné, Madame Estelle ?

 

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A
C'est trop d'honneur ! Non, là je vous trouve bénin, surtout quand vous commencez à douter de Céline... Moi, j'ai passé ma jeunesse en compagnie d'Antonin Artaud qui me faisait jubiler, frémir, pleurer, hurler comme une hyène, rouler par terre en écoutant des musiques de singe . Le relisant, quelle vacuité ! Enfin, je ne le comprends plus. Il ne me "fait" plus rien comme on le dirait d'un homme / d'une femme qu'on aurait cessé d'aimer... Encore que... certains jours... par désabusement...Si vous connaissez Calet, vous connaissez cette histoire :<br /> Dans le cadre de ses reportages pour Le Figaro Littéraire, Henri Calet séjourna à Noirmoutier, en compagnie de sa femme et de son fils, du 19 au 29 juillet 1955. A l’origine, cependant, Calet avait également prévu de « croquer » l’île d’Yeu voisine, où le Maréchal Pétain avait fini ses jours, quelques années auparavant. Mais ce projet fut amicalement censuré, comme l’indique cette lettre de Maurice Noël datée du 11 juillet 1955 :« (…) D’accord pour Noirmoutier. Je fais établir un permis de chemin de fer, vous l’aurez au plus tard le 16. Pour l’île d’Yeu, il faut que je vous confie ceci : Pierre Brisson a toujours établi une ligne de conduite très modérée à l’égard du Maréchal Pétain du fait que le FIGARO avait, au début de l’occupation, paru à Lyon sous le régime de Vichy. Cette ligne de conduite est pour moi une nécessité et je ne voudrais pas que vous alliez à l’île d’Yeu pour une satire des dévotions pétainistes – ce qui m’amuserait fort à lire mais dont je crains de ne pas avoir l’emploi, comme on dit. (…) »C'est en lieu et place de Calet que vous allez à l'Ile d'Yeu ?Pendant que vous y êtes, comment les insulaires vivent-ils cette crise ?
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V
<br /> C'est trop d'honneur. J'arrive à l'Ile d'Yeu ce dimanche. Et je ne vois personne que Calet eût croqué malicieusement. Sauf peut être cette famille bien comme il faut, avec tous ces enfants,<br /> sagement assis l'un à côté de l'autre, auxquels leur mère distribuait componctieusement ses gâteaux pour leur goûter, dans le bateau... A bientôt<br /> <br /> <br />
E
Trop fort la réactivité ! Parait que c'est le secret des blogs qui marchent. je voulais te conseiller la lecture d'un très bon article dans Marianne (qui n'est peut être pas ta lecture favorite) intitulé : "le retour du terrorisme intellectuel" à l'occasion de la polémique Kouchner-Péan signé par François Darras. malheureusement le mag n'est plus en kiosque et le papier n'est pas dispo sur le site. je te l'enverrai si ça t'interesse. Sur Henri Calet, va voir ça, que tu as peut-être déjà vu, d'ailleurs...http://www.chroniques-nomades.net/pelemail/nomade/calet/chapo-calet.htmet dans le blog de libé, les divagations, souvent très bien de Raphael Sorin :http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2008/01/ne-secouez-pas.htmlEmbrasse l' Ile d'yeu de ma part et dis-lui que je l'aime...
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V
<br /> Marianne fut longtemps une de mes lectures préférées. Tellement moins ch... à lire que les autres news magazines. Mais depuis leur conversion à l'hystérie bayrouïste, c'est vrai que j'ai du mal.<br /> Une armée de pisse vinaigre, toujours un peu limite délateurs ("ils ont osé écrire"). Un avatar de la France moisie. ùmais je continue à les acheter, pour les papiers de bouffe de Perico Légasse.<br /> <br /> <br />