Il y a parti à prendre, partout, sur tout. Il y a avis à donner, opinion à dire, tripes à mettre sur la table. Exprimer sa liberté.
« C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. » Je suis pour Henri Calet, l’immense modeste écrivain, petit comptable à " L'Electro-Câble" qui s’empare un jour de la caisse et s’enfuit à Montevideo, banni, contumax, chroniqueur d’un destin qui tient Bardamu soi-même en respect et à distance, chroniqueur de la vie des autres, explorateur de la Suisse (il y rêve), de l’Italie (à la paresseuse), des toutes petites vanités, du XIVème arrondissement, le sourire perdu au bord des yeux, la gorge toujours serrée. Lisez tous ses livres. Si vous voyez, dans une brocante, une édition originale de « La Belle Lurette » achetez-la moi. (NRF 1935) Et goûtez-en : http://www.dicocitations.com/auteur/809/Henri_Calet.php
Je suis pour l’incroyable livre de Dominique Fernandez sur son père, « Ramon », pudique, impudique, un livre jamais fait sur un père, un père jamais eu par personne d’autre que Fernandez, et tant mieux, car aucun fils ne l’aurait raconté comme ça. Un livre jamais fait sur un destin haché menu, qui nous apprend tout sur la littérature de l’entre-deux-guerres, sur les déchirements des tentations totalitaires et la faiblesse des esprits les plus forts, sur Proust, sur Molière, sur Bergson et sur les Décades de Pontigny. Magnifique ! (Grasset) http://www.europe1.fr/Decouverte/Talents-et-personnalite/Litterature/Ramon-de-Dominique-Fernandez/%28gid%29/194094
Je suis pour relire Céline en se disant que ce salopard nous a bien eus. Je relis pour la nième fois Mort à Crédit, et je n’arrive plus à prendre cette histoire au sérieux. Je ne vois que succession de blagues, trucs, ficelles. Derrière l’épopée, je vois l’enflure, derrière les trois points, je vois du vide. Le malheur tue le malheur. C’est amusant comme sensation. Ecoutez-ça. Marrez-vous, ou pleurez. http://dailymotion.virgilio.it/video/x43hgu_reglement-louis-ferdinand-celine_music
C’était pas trop long, Monsieur Pipo ? C’était pas trop border-line, Madame Agapanthe ? C’était assez renseigné, Madame Estelle ?