Il y a parti à prendre, partout, sur tout. Il y a avis à donner, opinion à dire, tripes à mettre sur la table. Exprimer sa liberté.
De tout et de rien, d’amour et de rage, de marrade et de ridicule. Un très-au-vent-d’octobre reporting du quotidien.
Vive Moix et vivement jeudi
Le jeudi, c’est le jour du Figaro Littéraire. Et celui du Monde des Livres. C’est drôle, on ne parle dans le second que d’auteurs inconnus, très compliqués, très hongrois voire palestiniens ou bien français, mais dans ce cas plus smyrniotes, creusotins ou junguiens que français. Dans le premier, on parle de gens que je connais. C'est-à-dire de beaucoup plus de monde. Et il y en a un en première page, Yann Moix, qui en parle vraiment bien, trempant sa plume dans le miel, il aime, ou dans le fiel, il déteste. Et je dis fiel pour ne pas dire vitriol ou cyanure. Pour aimer, pour rager, Moix a une manière unique, une capacité sans égale à envoyer les baisers ou envoyer les pieds, un courage ou une inconscience rares. L’autre jour, il a dézingué Bobin avec une violence inouïe. Ca donne vraiment envie de lire le livre de Bobin pour savoir si tout ce que dit Moix est vrai. On a inventé la critique destructrice-constructive. Lisez ses papiers, vous aurez une idée de ce que pouvaient être les critiques au temps où on avait le droit d’écrire ce que l’on voulait. Vous verrez : il réussit le tour de force de vous rendre complice de ses détestations et de ses agressions, ou de partager l’amour exclusif qu’il déclare à sa cible. Ce que j’aime aussi dans ce Moix, c’est que ce n’est pas un planqué, mais un homme public qui produit des œuvres sûrement, par ailleurs, parfaitement critiquables. le papier de Moix
Mésaventures oculo-publicitaires
1. Je n’écoute que peu la radio. Sauf en voiture. Et à la radio, il y a surtout de la pub. En ce moment, il y a une campagne de sensibilisation aux ravages de la DMLA. La dégénérescence maculaire liée à l’âge qui prive qui en souffre de sa vision centrale. Cette campagne vous incite, si vous avez passé cinquante ans, à un petit test. Vous fermez un œil, vous regardez une ligne droite. Si la ligne est déformée, attention, la DMLA vous guette. Vous changez d’œil. Déformée, la ligne ? Ouille, allez voir votre oculiste. Moi, le problème, c’est que la dame dans la voiture arrêtée au feu à côté de moi n’a pas compris pourquoi je lui faisais des clins d’œil aussi appuyés. J’en rougis encore.
2. Vous souffrez de DMLA ? Vous irez donc bientôt chez l’opticien. Peut-être chez Optic 2000. Donc, un autre problème publicitaire grave : Johnny. D’abord pourquoi ont-ils, en amorce de leur spot radio, pris la première phrase de l’impérissable « Le bon vieux temps du rock and roll » : « J’avais assez d’entendre à la radio… » ? C’est stupide. Stupide aussi de faire hurler à ce pauvre vieux bonhomme cet « Optchique Deeeuuuuuuumihihile ». Moi, j’en ai assez d’entendre à la radio cette auto-caricature consternante et Johnny Hallyday dans ce rôle navrant d’homme-sandwich.